Voyageurs responsables : Témoignage de Mélyssa

par | 28 Nov 2021 | Témoignages

Mélyssa nous partage ses expériences de voyage avec beaucoup de sincérité et de bienveillance. Je suis particulièrement touchée par son anecdote de voyage qui se déroule en Iran, car je suis repartie avec elle dans ce pays et chez ces familles si accueillantes. Je vous laisse lire la dernière interview de l’année, car le blog se met en pause pour quelques mois, le temps de trouver un nouveau rythme dans ma nouvelle vie. On se retrouve très vite pour partager plein d’expériences de voyage !

Retrouvez tous les témoignages

 

Décrivez-vous, qui êtes-vous, que faites-vous dans la vie ?

Mélyssa soa, témoignage, voyageur responsable

Je m’appelle Melyssa, je vis à Genève où je suis animatrice socioculturelle et praticienne Reiki.J’aime randonner, lire, faire du yoga, apprendre, découvrir et m’émerveiller.
Je tiens d’ailleurs depuis plusieurs années un compte instagram (et un blog en pause, mais avec le contenu toujours accessible) où je partage mes décou’vertes, mes inspirations, mes réflexions et mes voyages intérieurs et écologiques.

Je suis également en train de construire un nouveau projet en lien avec le voyage responsable.

 

Selon vous, qu’est-ce que le voyage responsable ?

Le voyage responsable c’est voyager en conscience de l’impact que nous avons sur le monde que nous venons visiter et faire en sorte que celui-ci soit le plus positif possible (ou en tout cas le moins négatif), que ce soit pour la faune et la flore, les humains et l’environnement.

 

Depuis quand et comment êtes-vous sensibilisé au voyage responsable ?

Quelles sont vos expériences de voyage en lien avec le voyage responsable ?

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été soucieuse de l’environnement. En grandissant, je me suis rendue compte que nos actions, bien que minimes, pouvaient avoir un impact sur le monde qui nous entoure. Le voyage responsable s’imbrique pour moi dans tout le processus de mon mode de vie quotidienne que j’essaie de rendre le plus responsable possible.
Mais un vrai virage a eu lieu en 2018 suite à deux événements :

expériences de voyage, suisse, témoignage– Notre voyage en Indonésie : c’était la première fois que je me rendais dans un endroit aussi touristique et j’ai vraiment eu l’impression à certains moments d’être dans un Disneyland pour les touristes alors que certains locaux vivaient dans une misère incroyable. Même si le pays est magnifique et les gens hyper accueillants, j’ai détesté cette ambiance qui m’a mise mal à l’aise une bonne partie du voyage.

– Le calcul de mon empreinte carbone lors de laquelle j’ai réellement pris conscience l’impact des vols long courrier. Nous avions beau faire de nombreux « efforts » tout au long de l’année (pas de voiture, consommer local et de secondes mains, réduire la consommation de produits animaux…), l’utilisation de l’avion une fois par an venait tout faire exploser…


En 2019, nous avons donc décidé de rester en Suisse pour nos vacances d’été : deux semaines de voyages en train et à pied, sac au dos, à la découverte des montagnes, des lacs et des rivières de notre beau pays ! Une manière de voyager qui nous a tellement plu que nous l’avons refait en 2020 et 2021 dans d’autres régions de la Suisse.

 

Quel voyageur étiez-vous avant de devenir un voyageur responsable ?

En famille, nous restions le plus souvent en Europe où nous nous déplacions en voiture et campions. Et tous les 3-4 ans, nous faisions un « grand » voyage, le plus souvent à Madagascar, un pays tout particulièrement cher à notre cœur.

En devenant plus indépendante, j’ai commencé à beaucoup plus voyager : Japon, Iran, Indonésie et re -(rere)-Madagascar. Toujours en auberge de jeunesse, en camping ou chez l’habitant.  

J’avais une énorme envie d’aller découvrir les beautés de notre planète et avec l’avion tout me semblait à portée de main.

 

Comment définiriez-vous le voyage responsable ?

Pour moi, voyager responsable, c’est prendre soin du monde que nous avons tant de plaisir à visiter.
C’est voyager de manière plus consciente et plus douce.
C’est aussi apprendre à s’émerveiller de ce qui se trouve à deux pas de chez nous.
C’est choisir les activités que nous faisons lors des voyages et faire en sorte qu’elles ne soient pas dangereuses pour l’environnement et les animaux ou dénigrantes pour les humains.
C’est préférer des destinations proches pour pouvoir s’y rendre en mobilité douce (train, pied, vélo…).
C’est choisir ses logements afin qu’ils impactent positivement l’économie locale et qu’ils soient respectueux de l’environnement.
C’est être respectueux des humains que nous rencontrons en les traitant avec dignité et respect.

Voyager, ce n’est pas nécessairement prendre un billet d’avion, c’est avant tout changer son propre regard sur le monde. S’ouvrir à la beauté d’un paysage, d’un échange humain, d’une saveur… Et c’est tout à fait possible en bas de chez soi !

 

Comment vous définiriez-vous en tant que voyageurs responsables?

Voyage à pied, voyager autrement, témoignageJe me définirais comme une voyageuse consciente : j’utilise beaucoup ce mot, mais je trouve qu’il fait sens. Je ne suis pas parfaite, j’ai encore beaucoup à apprendre, mais j’essaie d’être le plus consciente possible. Consciente de mon impact, mais aussi consciente de la beauté de ce que je viens visiter. Prendre le temps d’explorer, de ressentir, de s’émerveiller… Ne pas visiter forcément 4-5 « choses à voir » dans une journée, mais prendre le temps de m’imprégner du lieu.

Ces trois dernières années de voyage en Suisse, il m’est arrivé d’avoir plusieurs fois les larmes aux yeux en me rendant compte de la beauté de ce que j’avais sous les yeux et des efforts humains qui étaient déployés « juste » pour nous permettre d’aller nous émerveillé (train dans la montagne pour observer les sommets, entretiens de sentier pour la randonnée…)

Aussi, en commençant à me déplacer en train et à pied, j’ai appris à apprécier le déplacement, ne plus le voir comme un moyen de se rendre sur son lieu de voyage, mais déjà comme le voyage lui-même. Le fait de marcher permet aussi de prendre le temps de contempler. Ça fait un effet assez incroyable de se déplacer à la force de ses pas dans le paysage, de le découvrir petit à petit, de pouvoir s’arrêter pour admirer un animal, une plante ou tout simplement pour « infuser » le fait d’être en pleine nature.

 

Quelle est l’action responsable dont vous êtes le plus fier en voyage ?

Ne plus voir l’avion comme un moyen de transport « normal » et diminuer drastiquement son utilisation. Moi qui rêvais de parcourir le monde, d’aller à la rencontre des cultures des cinq continents, de vivre des expériences aux quatre coins du globe… Je suis fière d’avoir apporté une nouvelle nuance à ma vision du voyage.

On vit dans une société de surconsommation, pas uniquement au niveau matériel, mais aussi au niveau des activités. Voyager en fait partie et je suis fière de me « déconstruire » petit à petit à ce sujet.

Je pense qu’il m’arrivera de reprendre l’avion pour certains voyages, mais je ne souhaite plus le prendre comme on prendrait le métro en bas de chez soi.

 

Quels conseils donneriez-vous à d’autres voyageurs, pour réaliser un voyage responsable ?

Pour qu’ils vivent des expériences de voyage responsables et inoubliables !

Lister ses valeurs et se questionner en tant que voyageur : Qu’est-ce que j’aime dans les voyages ?  Explorer la Nature, 

l’aventure, me « retrouver », être dans un environnement différent du quotidien, échanger avec des gens (plutôt les locaux ou plutôt les autres voyageurs), bronzer sur la plage, faire du shopping, faire la fête… ?

Suis-je obligé-e d’aller à l’autre bout du monde pour le faire ? On se rend vite compte que ce qui nous plaît tout particulièrement peut tout à fait être fait autour de chez nous, il « suffit » de changer son propre regard :

– Se renseigner sur l’impact des activités que je souhaite faire en voyage et trouver des alternatives (monter à dos d’éléphant ou visiter un Zoo VS visiter un sanctuaire ou une réserve naturelle).

– Se loger chez l’habitant ou dans des éco-lodges pour s’immerger encore plus dans la culture du lieu et soutenir l’économie locale.

– Utiliser une gourde filtrante dans les régions où l’eau n’est pas potable et diminuer ses déchets de manière générale.

– Se comporter de manière respectueuse avec les humains que nous rencontrons.

– Manger local, autant pour la provenance des produits que la découverte des plats traditionnels, par ce qu’on voyage aussi avec les papilles.

Au-delà de l’impact direct que nous avons en tant que voyageurs responsables, nous donnons également l’exemple aux autres, soutenons une économie locale plus saine et montrons qu’il y a un intérêt pour ce type de voyage. Plus nous serons nombreux.ses à le faire, plus les structures s’adapteront et plus ce sera facile, accessible et encourageant pour chacun.e.

 

Quelles sont selon vous les meilleures applications pour voyager de façon responsable ?

Pour bien préparer vos expériences de voyage responsable, Mélyssa vous propose :

  • Partout dans le monde
    • Homestay : pour loger chez l’habitant
  • Pour la Suisse :
    • MobileCFF : Transport en commun (train, bateau, bus…) à travers tout le pays. Pour voir les itinéraires et prendre ses billets en trois clics.
    • Swisstopo : Les cartes officiel du pays. Offre la possibilité de tracer son itinéraire et connaître le dénivelé, les KM, la durée selon son rythme de la randonnée.

 

Racontez-nous une anecdote à propos de l’un de vos voyages !

Mars 2017, Iran : nous logeons chez l’habitant. Bien plus qu’un logement, nos hôtes nous préparent chaque soir des plats typiques, nous emmènent avec eux aux événements (nous y étions quelques jours avant la célébration du Nouvel-an Iranien). Un soir, ils nous conseillent de nous rendre au musée de la musique de la ville où une représentation de musique traditionnelle est donnée. Nous nous installons et lorsque les lumières s’allument, nous découvrons que l’un de nos hôtes avait pris place avec les musiciens et jouait aussi pour nous ! Il nous a fait une belle surprise.

Nous avons gardé contact avec la famille. Nous les avons d’ailleurs logée à notre tour lors de leur passage en Suisse durant leur voyage en Europe quelques mois plus tard ! Parce que voyager, c’est aussi accueillir.

 

Mélyssa

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